LES ESPAGNOLS
« Una victoria de màs »
La majorité des déportés espagnols à Mauthausen sont des exilés combattants dans l’armée républicaine, réfugiés en France après la victoire du général Franco.
Après la « retirada » de février 1939, la plupart d’entre eux sont internés dans de nombreux camps du sud de la France, dont Saint-Cyprien ou le camp de Vernet avant de s’engager dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE).
Affectés aux travaux de fortification de la ligne Maginot, en juin 1940, ils seront livrés aux Allemands par le gouvernement collaborationniste de Pétain et le ministre des affaires étrangères et gendre de Franco, Serrano Suñer.
D’autres Espagnols sont engagés « volontaires » dans le Bataillon de Marche de la Légion étrangère. Il faut vider les camps des Espagnols afin de faire de la place pour les autres « indésirables ».
Mais les combattants Espagnols fait prisonniers avec les Français en mai 1940, sont livrés à la Gestapo entre août 1940 et janvier 1941 pour être déportés au camp de concentration de Mauthausen. Ils y seront détenus jusqu’à la libération du camp les 5 et 6 mai 1945.
– 7 186 Républicains espagnols immatriculés au camp de Mauthausen,
– 4 765 sont exterminés,
– 2 38 transférés vers d’autres camps ou vers l’Espagne
– 2 183 sont libérés en 1945[1].
Un gros pourcentage décède dans l’année qui suit leur libération.
D’autres Espagnols seront également déportés à titre de résistants, comme Jorge Semprun arrêté dans l’Yonne en octobre 1943 alors qu’il cherchait des armes pour les FTP Moï de Paris. Il est déporté à Buchenwald en janvier 1944 et libéré.
Les déportés espagnols ont été rapatriés en France de différentes façons. Certains sont rentrés en avion, d’autres ont été accueillis dans des centres sur la frontière et d’autres sont arrivés à Paris.
Ils ne possédaient rien, juste leur cuillère et leur vêtement, comme José Saez (voir photo).
Les Républicains espagnols sont restés peu de temps au Lutetia, juste pour s’inscrire, car des centres d’hébergement avaient été mis à leur disposition dans plusieurs ville de la « ceinture rouge » de Paris.
Ils ont dû faire face à de nombreux problèmes. Outre celui de la langue, celui de l’exil. La fermeture de la frontière avec l’Espagne les coupait de leur famille, les laissant sans nouvelle.
Libérés, ils sont interdits de séjours en Espagne jusqu’à la mort de Franco.
Sur la Carte de rapatrié de José Saez on remarque les différents cachets qui sont apposés chaque fois qu’il reçoit une paire de chaussure, une chemise, un vestiaire ou 3.000 francs.
[1] David Wingeate Pike, Espanoles en el Holocausto, Amicale de Mauthausen.